La Robustesse : atout essentiel pour performer ?

Quand ça tangue fort, quand la pression monte, quand la fatigue et le stress s’accumulent — la robustesse serait-elle la clé qui permet de tenir le cap ?

J’ai récemment assisté à une conférence passionnante d’Olivier Hamant, chercheur à l’INRAE et directeur de l’institut Michel Serres. Il y parlait d’un concept qui invite à se questionner : les êtres vivants sont ROBUSTES avant d’être PERFORMANTS. Loin d’être « anti »-performance (lui-même réalisait à ce moment une performance sur scène), il a exprimé que la performance ne peut être obtenue que sur une durée déterminée, quand la robustesse permet de durer.  

Performance – Robustesse : le juste équilibre

Olivier Hamant illustre ce principe avec un exemple simple mais éclairant : la température corporelle. Notre température normale est de 37°C, une valeur qui n’est pas spécialement « performante », notre corps fonctionne en mode « dégradé » à cette température. À 40°C, notre corps est en mode « turbo » : le système immunitaire est en pleine action, les cellules sont ultra-performantes… mais ce niveau de performance est intenable sur le long terme. Si la température reste élevée + de 3 jours, c’est la surchauffe, on risque le crash. Notre organisme fonctionnerait donc avec robustesse pour permettre la performance lorsqu’elle est attendue.

Olivier Hamant intervenait sur le thème de l’innovation en entreprise et des défis de demain pour notre planète. Mais ceux qui me connaissent, connaissent ma propension à faire des ponts entre les univers, entre les disciplines. J’ai bien évidemment transposé le propos d’Olivier Hamant dans le sport. Un sportif peut atteindre des pics de performance lors d’une compétition, mais s’il ne s’appuie pas sur une base solide, il risque de « casser ». La robustesse, c’est ce qui permet de supporter les moments d’intensité sans s’effondrer.

Construire la robustesse

Le travail d’un entraîneur ne devrait pas se limiter à la recherche de la performance immédiate. La performance, c’est construire une robustesse qui permet d’être performant au bon moment, sans se cramer.

Selon Olivier Hamant, cela passe par :

• L’exploration : sortir de sa zone de confort, rester ouvert sur l’extérieur, s’inspirer d’autres techniques ou méthodes, se questionner sur sa pratique
• L’expérimentation : tester, ajuster, adapter à son propre fonctionnement
• La diversification : ne pas s’enfermer dans une routine rigide, rester souple, agile.

Un entraineur robuste, ce serait un entraineur capable de s’adapter à des conditions imprévues, de gérer les imprévus, de tenir mentalement et physiquement dans un contexte difficile et sous pression.

Robustesse = résilience + adaptation

La robustesse, ce n’est pas seulement la capacité à encaisser. C’est aussi la capacité à rebondir et à s’adapter. Un entraineur robuste n’est pas celui qui ne se plante jamais, mais celui qui sait retrouver rapidement son équilibre après une contre-performance.

En ce sens, la robustesse devient une forme de résilience active : on ne subit pas le contexte, on le transforme en opportunité d’adaptation et de croissance.

Quand ça tangue fort, la robustesse permet de tenir debout et continuer d’avancer !

Pour terminer, Olivier Hamant propose d’envisager les situations problématiques avec un autre angle de vue. Plutôt que chercher la solution, il invite à chercher les conditions dans lesquelles la solution émerge. Créer le contexte pour se mettre en situation de performer.

J’en discutais récemment avec un cadre sportif : savoir bien s’entourer, gérer son énergie, sortir de son microcosme régulièrement pour lever la tête du guidon et s’inspirer de ce qui se passe ailleurs, … favorise la réussite !