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Ce que les enseignements de S.Jowett peuvent encore nous apprendre aujourd’hui
Dans les sports d’équipe, la confiance qu’ont les joueurs d’une équipe en leur capacité à réussir ensemble est un prédicteur majeur de la performance et de la persévérance face aux défis. Les recherches de Sophia Jowett et de ses collaborateurs ont pu montrer qu’au-delà des tactiques et des compétences individuelles, c’est bien la qualité de la relation « coach-athlète » qui agit comme un catalyseur essentiel de cette efficacité collective.
Ces travaux de Sophia Jowett conservent toute leur actualité, car la relation coach–athlète est continuellement réaffirmée comme un levier majeur de performance, de bien-être et de cohésion de groupe. Par exemple, Simons et Bird (2023) ont montré que la qualité de cette relation prédit directement le bien-être psychologique global des athlètes, via le soutien perçu du coach. De même, des recherches récentes insistent sur le fait que le coach-athlete relationship demeure le cœur même du coaching efficace, influençant positivement la motivation intrinsèque, la persévérance et la résilience des sportifs ! On peut y ajouter que la littérature souligne que des relations de haute qualité favorisent non seulement la performance, mais aussi la satisfaction et la cohésion sociale à l’échelle de l’équipe.
Dans un environnement où la santé mentale et la cohésion collective sont plus que jamais prioritaires, ces résultats confirment l’importance cruciale d’investir dans la dimension relationnelle du coaching.
Preuves empiriques : Hampson & Jowett (2014)
Hampson et S. Jowett ont étudié 150 footballeurs de différents niveaux pour mesurer leur perception de :
- La qualité du leadership du coach (comportements d’entraînement et de soutien)
- La qualité de la relation coach-athlète (confiance, respect, échange)
- Le sentiment d’efficacité collective de l’équipe.
Leurs analyses de régression multiple révèlent que lorsqu’on combine leadership et relation, on explique une part significative de la variance du sentiment collectif :
- Le leadership seul prédit une partie de l’efficacité collective.
- Et la qualité de la relation coach-athlète vient s’ajouter à cette prédiction, au-delà des comportements de leadership.
Extension au volley-ball : rôle des dimensions dyadiques
Une étude sur 185 jeunes volleyeurs (Vieira et al., 2015) a creusé plus finement :
- Closeness (proximité émotionnelle)
- Commitment (engagement mutuel)
- Complementarity (coopération comportementale).
Les résultats montrent que, quelle que soit la performance (médaillés ou non), + les athlètes perçoivent une relation de qualité, + leur efficacité collective (effort, persistance, préparation, unité) est élevée. Par exemple, la proximité (closeness) modère significativement l’effort et la persistance, tandis que la complémentarité stimule l’unité et la capacité du groupe.
Implications pour le coaching d’équipe
Ces travaux soulignent que, dans un contexte collectif :
1. Investir dans chaque relation individuelle est un levier prioritaire pour renforcer la confiance du groupe,
2. Travailler régulièrement sur sa pratique de coach permet d’anticiper les faiblesses et d’ajuster son style de coaching,
3. Allier leadership et compétences relationnelles décuple l’engagement et la cohésion du groupe, directement corrélés à la performance en match.
Pour outiller les coaches et staffs techniques, Jowett & Shanmugam (2016) proposent les Ateliers de Relational Coaching. Ces ateliers combinent apports théoriques, études de cas concrets et pratique réflexive. C’est également mon travail lorsque j’accompagne les coaches et les staffs.
On le voit bien, les travaux de Sophia Jowett soulignent l’impact décisif de la qualité relationnelle sur l’efficacité collective, et il appartient aujourd’hui aux coaches et à leur staff de transformer ces connaissances en pratiques concrètes. S’engager dans un travail réflexif régulier aide à faire de la relation coach-joueurs le socle d’une cohésion durable et d’une performance collective renforcée, au service de la performance de l’équipe !
