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Ce qui nous dérange parle de nous… et peut nous transformer
« Si ça gratte, c’est qu’il se passe quelque chose. »
Ce moment dans mon travail où « ça gratte » l’autre, c’est un signal. Une tension. Un point de bascule.
Ce qui nous dérange quand on travaille sur soi n’est jamais anodin. Une question qu’on évite. Une direction qu’on refuse d’explorer. Une proposition que l’on ne saisit pas. Autant de situations qui dirigent mon attention.
Et si, plutôt que de fuir cet inconfort, nous l’interrogions ? Si c’était justement là que ça se passait ?
La bienveillance n’est pas la complaisance
La bienveillance, c’est « vouloir le bien » de l’autre. Et en cela, la bienveillance, c’est aussi oser confronter. Ce n’est pas ménager à tout prix : c’est croire que l’autre est capable d’accueillir un questionnement juste, même s’il dérange.
Il est tentant de rester dans le confort. D’éviter les zones de tension. De ne pas se laisser « gratter ». Pour la personne que j’accompagne, comme pour moi finalement. Et pourtant, le confort rassure mais n’apprend rien. Mon rôle est de proposer un espace plus audacieux : un cadre sécurisant où l’on peut aller toucher ce qui gêne, ce qui freine, ce qui fait peur.
Un équilibre entre exigence et sécurité
Dans les environnements de haute performance on parle aujourd’hui de “driven benevolence” : une exigence claire, portée dans un cadre profondément bienveillant.
C’est dire à la personne que j’accompagne : « Je te respecte trop pour te laisser là où tu es. Je te vois capable d’autre chose, et je vais t’aider à y aller. »
Ce n’est pas « bousculer pour bousculer ». Ce n’est pas « secouer » dans une intention de déstabiliser. C’est créer une tension fertile entre la zone de sécurité et la zone d’apprentissage.
Pourquoi ça « gratte » ? Parce que ça touche juste !
Quand une question provoque un inconfort, ce n’est pas parce qu’elle est mal posée ou qu’elle est malveillante. C’est souvent parce qu’elle vient chercher quelque chose de profond. Notre cerveau, dans une démarche de protection, peut chercher à éviter la sensation désagréable que cela procure. Il rationalise, il minimise, il détourne.
Mais si l’accompagnement reste présent, solide, et que la relation est suffisamment de confiance … alors quelque chose peut émerger. Une prise de conscience. Un déplacement intérieur. Une transformation.
« Je l’exprime aujourd’hui avec toi parce que j’ai confiance. » : j’ai encore entendu cette phrase cette semaine. Cool ! Car quand on exprime, quand on accueille, quand on s’autorise à laisser émerger, alors on se donne les moyens d’avancer, de progresser, de grandir.
Pour que cela soit possible, mon rôle et ma posture sont essentiels : ils créent un espace d’exploration, sans jugement, mais pas sans direction. La confiance, même dans le doute.
Ce qui nous dérange, ce qui nous « gratte », ce qui nous amène à résister ou détourner le regard, n’est jamais neutre. Derrière chaque inconfort se cache souvent un message : une peur à entendre, une croyance à questionner, une image de soi à revisiter. L’inconfort est un langage. Il nous parle de nous. Si nous acceptons de l’écouter, il devient un formidable levier de transformation.
Mais aller explorer ces zones sensibles demande de la volonté, voire du courage. Se faire accompagner dans ce processus, c’est s’autoriser à ne pas rester seul face à ses résistances. C’est choisir d’éclairer ce qui est flou, d’apprivoiser ce qui fait peur, de mettre du mouvement là où l’on se sent figé. Mon travail, mené avec exigence et bienveillance, permet précisément cela : créer un cadre sécurisé où l’on peut se confronter sans être en danger, se dépasser sans se trahir.
En osant regarder « ce qui gratte », on ne fait pas que « résoudre un problème » : on apprend à mieux se connaître, à élargir ses possibles, à retrouver du pouvoir sur sa propre trajectoire. Parce que là où l’inconfort se manifeste, c’est précisément là que commence le développement, l’évolution.