Cette semaine j’ai envie de partager le retour des entraineurs avec lesquels j’ai/je travaille. Je mesure à quel point être entraîneur d’une équipe et se poser des questions sur sa pratique (questionner ses certitudes, ses choix, son style, ses échecs) n’est pas...
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Exprimer ses doutes pour performer
Différentes études ont pu démontrer que le doute est un mécanisme cognitif complexe qui découle d’une incertitude ou d’une contradiction entre les informations disponibles et nos croyances préexistantes. Ce phénomène est souvent désagréable, car notre cerveau aime la certitude et tend à éviter l’ambiguïté.
Mais le doute a aussi une fonction adaptative importante : il pousse à réfléchir, à remettre en question et à vérifier des informations, contribuant ainsi à une meilleure prise de décision.
Des zones spécifiques du cerveau ont été identifiées dans le processus du doute. Le cortex cingulaire antérieur, par exemple, joue un rôle crucial dans la détection des erreurs et des conflits internes, incitant à un réajustement cognitif. En parallèle, les régions du cortex préfrontal sont impliquées dans la gestion de ces informations et la résolution des incertitudes.
Le doute renvoie à la notion de métacognition, un processus cognitif de haut niveau que l’on pourrait définir comme la cognition sur la cognition, la capacité de juger ses propres performances et décisions (« Ai-je bien répondu ? Ai-je bien agi ? »). Une forme d’introspection en somme.
Or il se trouve que nos capacités d’introspection sont limitées. Notre sentiment de savoir ou de ne pas savoir, d’être sûrs ou pas sûrs, n’est pas toujours très fidèle à nos actes. Combien d’étudiants sortent d’un examen, persuadés d’avoir échoué, et ont finalement la surprise d’obtenir des supers résultats ? Nous sommes de mauvais juges de nos performances. Au quotidien, nous aurions plutôt tendance à être un peu trop sûrs de nous, à écarter tout sentiment de doute rétrospectif qui est désagréable. Nous avons toujours l’impression, quelque part, que nous avons pris la bonne décision. C’est adaptatif ! Mieux vaut être persuadé d’avoir fait le bon choix que vivre avec l’idée de s’être trompé…
Le doute peut aussi avoir des effets paralysants, conduisant à une hésitation excessive ou à l’inaction. Cela peut s’accentuer dans des contextes où les choix sont nombreux ou les informations contradictoires. Pour l’entraineur d’une équipe de sport, où les sources d’information sont multiples et parfois opposées, le doute devient une expérience courante, qui peut augmenter le stress et l’anxiété.
Exprimer ses doutes (dans un espace sécure) permet de « réévaluer ». Il s’agit de considérer la situation sous un angle différent. Le cortex préfrontal s’active pour relativiser la situation. L’activité de l’amygdale et celle de l’insula (siège des émotions) diminue. On relâche la pression. Le sentiment désagréable diminue. La prise de décision est facilitée.
Bien qu’inconfortable, le doute est donc un moteur de progrès et de développement personnel. Il permet de ne pas tomber dans des certitudes erronées et de rester ouvert à de nouvelles perspectives. Exprimer et travailler ses doutes peut ainsi être bénéfique.