J’ai lu un article du Journal de Québec qui expliquait que, selon une étude récente, « pour le cerveau d’un golfeur, rater un putt facile équivaut à apprendre qu’un proche est impliqué dans un accident de voiture ». ! Et là forcément je fais un lien avec les coachs....
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Cette semaine j’ai envie de partager le retour des entraineurs avec lesquels j’ai/je travaille. Je mesure à quel point être entraîneur d’une équipe et se poser des questions sur sa pratique (questionner ses certitudes, ses choix, son style, ses échecs) n’est pas évident. C’est même finalement un peu flippant.
Et pourtant, c’est une composante essentielle du développement et de la performance… (personnel, professionnel, mais aussi de son équipe).
Alors pourquoi est-ce si difficile de le faire ?
Plusieurs études ont identifié les raisons pour lesquelles on hésite à se remettre en question :
- Doute de compétence : c’est le sentiment de ne pas être à la hauteur (« Est-ce que je sais faire ça ? »). Ce doute est souvent lié à la comparaison (avec ce que l’on imagine qu’un « bon coach » doit être).
- Peur du jugement : remettre en question ses choix, reconnaître qu’il pourrait y avoir eu une erreur, ou que certains aspects sont perfectibles… on peut croire que cela expose à la critique. La peur d’être jugé incompétent ou de perdre l’autorité peut alors bloquer la remise en question. C’est par exemple ne pas faire une formation de peur que ses pairs aient une mauvaise image de soi.
- Dissonance cognitive / inconfort psychologique : quand ce que je croyais être vrai ou ce que je pensais faire bien ne correspond pas à la réalité ou aux résultats, alors il y a un effort mental et émotionnel à ajuster mes représentations. Cela peut créer de l’anxiété, de la honte, ou encore de la culpabilité.
- Barrières cognitives et biais : on peut surestimer ses forces, minimiser ses faiblesses, recourir à des explications externes (« ce n’est pas de ma faute si… »). Cet évitement est la plupart du temps inconscient.
- Temps et énergie : le métier d’entraîneur est très prenant, beaucoup de sollicitations, peu de moments de recul. Prendre le temps de réfléchir, accepter d’aller « là où ça pique », c’est accepter d’être vulnérable, de montrer ses faiblesses. Ça peut être vécu comme un risque.
Les recherches (et ma pratique) sont pourtant claires : le travail réflexif apporte de nombreux bénéfices, à la fois pour le coach et pour l’équipe !
- Augmentation de la conscience de soi : on comprend mieux ses réactions, ses croyances, ses points forts et ses axes de progrès.
- Amélioration de la qualité de la pratique : en se connaissant mieux ou + finement, on peut adapter ses stratégies, son leadership, sa communication, son style de management. Cela conduit à de meilleures performances, une meilleure gestion des moments difficiles.
- Renouvellement de la motivation : paradoxalement, se confronter à ses points faibles et les travailler peut raviver la passion, le désir d’apprendre, donner du sens. Cela aide à ne pas rester en pilotage automatique.
- Meilleures relations : avec les joueurs, les collègues, les dirigeants. Une pratique + consciente, souvent + juste. Ça renforce très souvent la confiance que j’inspire aux autres.
- Dépassement + rapide et facilité des difficultés rencontrées : apporter un cas concret sur lequel je butte dans le travail de supervision permet d’analyser ce qui se passe et de construire des solutions + finement et + rapidement.
- Croissance professionnelle : très simplement le coach qui se remet en question continue à progresser, à élargir son champ de compétences, à s’adapter aux évolutions.
Avec autant de bénéfices, pourquoi c’est si difficile pour un coach de faire ce travail ?
Et bien d’abord je crois parce que cette proposition n’est pas naturelle (en France). Si le travail réflexif est reconnu pour ses bienfaits, s’il est très spontané chez les coachs aux US par exemple, il n’est pas dans les habitudes ici.
Notre culture valorise la confiance, la fermeté, la certitude, … Montrer des doutes, pointer des erreurs, peut être perçu comme un signe de faiblesse.
Et puis il faut faire l’effort. Prendre le temps.
Mais ce qui me frappe c’est surtout la peur qui peut exister. Et ce que je voulais partager aujourd’hui.
Bien souvent cette peur est complètement disproportionnée.
Pourquoi ?
👉 Parce que ce qu’on imagine est bien souvent pire que la réalité. On imagine des conséquences négatives, un jugement négatif, alors que la remise en question mène simplement à des ajustements, à des améliorations.
👉 Parce que le coût perçu à court terme (malaisance, émotion, effort) prend le pas sur les bénéfices, + lointains et souvent + diffus, moins visibles ou moins valorisés.
Le retour des entraineurs avec lesquels j’ai/je travaille est systématiquement le même : difficile de passer le pas, mais tellement content de l’avoir fait.
Et vous ?
« J’hésitais au début. Personne n’aime se foutre à poil. Mais honnêtement, j’aurais aimé commencer plus tôt. »