J’ai lu un article du Journal de Québec qui expliquait que, selon une étude récente, « pour le cerveau d’un golfeur, rater un putt facile équivaut à apprendre qu’un proche est impliqué dans un accident de voiture ». ! Et là forcément je fais un lien avec les coachs....
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On imagine souvent qu’aider quelqu’un à résoudre un problème, c’est lui donner une réponse. Mais dans mon travail auprès des entraineurs, le véritable levier de transformation réside ailleurs : dans la capacité à amener la personne à trouver ses propres solutions…
Cette semaine l’appel d’un coach m’inspire cet article. Il se questionnait sur une situation problématique dans un contexte à fort enjeu. Quoi faire ? Il ne m’a pas appelée pour que je lui réponde. Il m’a appelée pour que je l’aide à être + efficace dans sa réflexion. En une demi-heure d’échange, nous avons exploré la situation ensemble, question après question. Progressivement, les « fils emmêlés » se sont défaits. Et à la fin de notre conversation, il avait identifié une piste claire et adaptée à son contexte.
Dépasser les blocages
La réflexivité est une clé importante dans le développement professionnel. Elle consiste à analyser ses propres pensées, émotions et actions afin d’en tirer des enseignements. Donald Schön, chercheur américain spécialisé dans l’apprentissage organisationnel, la théorie du savoir et les pratiques professionnelles, souligne dans ses travaux que cette capacité permet aux professionnels d’ajuster leur pratique en continu, en prenant conscience des mécanismes sous-jacents à leurs décisions.
L’un des apports principaux de la réflexivité est la prise de recul sur ses propres schémas cognitifs et émotionnels. Elle aide à identifier les biais, à comprendre les résistances et à mieux gérer les situations complexes. Pour un entraineur, être en mesure d’analyser ses propres réactions face à un cas particulier lui permet non seulement d’éviter des réponses impulsives, mais aussi d’affiner son écoute et son questionnement.
Dans le sport, cette approche a également été explorée pour améliorer la performance des sportifs et des entraîneurs. Sylvie Pérez, dans son article « Cognition et formation en sport de performance » (INSEP), met en avant l’importance de la réflexion en cours d’action et après l’action pour optimiser les apprentissages et les stratégies. La réflexivité permet aux entraineurs de développer une conscience accrue de leurs processus décisionnels et d’adapter plus finement leurs réactions face aux défis rencontrés en compétition.
En supervision, ce processus est facilité par l’échange avec un tiers neutre, qui pose des questions, reformule et met en lumière des aspects insoupçonnés de la problématique. Ce cadre structurant permet d’explorer les tensions internes et d’adopter une posture plus lucide et ajustée à la situation.
Neurosciences et psychologie cognitive
En neurosciences on parle de « métacognition ». Elle désigne la capacité à penser sur sa propre pensée, à analyser ses raisonnements et ses stratégies pour mieux les ajuster. Développé par des chercheurs comme John Flavell dans les années 1970, ce concept de la métacognition se divise en deux aspects principaux :
- La connaissance métacognitive : comprendre comment fonctionne sa propre pensée, ses forces, ses faiblesses et ses biais cognitifs. Cela inclut la conscience des stratégies d’apprentissage et de réflexion que l’on utilise.
- La régulation métacognitive : la capacité à adapter ses stratégies en fonction de la situation, à corriger ses erreurs et à ajuster sa posture mentale face à un problème.
C’est précisément ce qui s’est joué lors de mon échange téléphonique avec ce coach. Habitué à travailler avec moi, il ne venait pas chercher une solution toute faite, mais une aide à structurer sa réflexion, à mettre en lumière ce qui lui échappait. À travers les questions posées, la reformulation, l’analyse conjointe de sa problématique, et nos expertises respectives, il a pu clarifier ses pensées et identifier lui-même la piste la plus pertinente à suivre !