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Nouveau poste : ligne d’arrivée ou starting-blocks ?
La nouvelle saison a commencé et, comme chaque année, avec elle la prise d’un nouveau poste pour un bon nombre de professionnels du sport.
Décrocher un poste pour lequel on a travaillé fort afin d’être choisi, c’est une réussite. C’est une reconnaissance, parfois l’aboutissement de plusieurs années d’efforts, d’expériences accumulées, de sacrifices consentis. Mais n’avez-vous jamais eu la sensation de prendre ce recrutement comme une ligne d’arrivée : « j’y suis enfin ! ». En fait il est fréquent que, oui, mais on ne s’en rend pas toujours compte. Et cela peut être dangereux. Parce que si l’on aborde cette étape comme un sommet atteint, le risque est grand de basculer dans une posture statique. Or, dans la réalité, le vrai travail commence à partir du moment où l’on entre dans ce nouveau poste. C’est un point de départ, et non une ligne d’arrivée.
J’ai envie de faire le lien entre cette situation et le concept de mentalité de croissance (growth mindset) en psychologie, développé par la chercheuse Carol Dweck.
👉 Selon elle, il existe deux façons d’envisager ses compétences :
- La mentalité fixe, qui considère que les talents sont innés et définis une fois pour toutes,
- La mentalité de croissance, qui repose sur l’idée que nos capacités peuvent se développer grâce à l’effort, l’apprentissage et la persévérance. De la même manière qu’elles peuvent devenir obsolètes si je ne les travaille pas en continue.
Adopter une mentalité fixe en entrant dans un nouveau poste c’est un peu comme considérer qu’avec ce nouveau poste on est « arrivé ». La conséquence ? Une tendance à se protéger, à éviter l’erreur, à craindre le feedback.
À l’inverse, entrer dans son rôle avec une mentalité de croissance, c’est se rappeler que tout reste à construire car c’est une nouvelle étape : compétences, développement, performance durable.
Les neurosciences nous disent qu’en + c’est bon pour le cerveau !
Les recherches en neurosciences montrent que notre cerveau n’est pas figé (vous avez tous surement déjà entendu parler de sa « plasticité »). Il crée et renforce en permanence de nouvelles connexions lorsque nous faisons face à des situations inédites. La science a même démontré récemment que l’exposition à la nouveauté stimule particulièrement l’hippocampe, la zone clé de la mémoire et de l’apprentissage. Concrètement, une expérience nouvelle agit comme un « reset » : elle pousse le cerveau à se détacher d’anciennes habitudes pour explorer d’autres stratégies. Il a été démontré récemment qu’une nouvelle expérience développe bien + le cerveau que des outils comme la méditation pleine conscience, ou les exercices de mémoire.
Alors concrètement, quelle posture quand on prend un nouveau poste ?
Comme toujours (certains commencent à bien me connaitre 😉) la première étape est déjà de se questionner. Car on peut vite se laisser emmener par son « pilote automatique » et ne pas se rendre compte que notre posture n’est pas adaptée.
Ensuite, je vous propose :
- Se voir en mode apprentissage : considérer les premiers mois non pas comme une phase de validation, mais comme une période d’exploration.
- S’autoriser à tester et à se tromper : chaque erreur est une donnée précieuse pour ajuster sa méthode. Le « retour sur erreur » permet d’ajuster.
- Construire dans la durée : les résultats immédiats sont séduisants, mais la performance solide vient de la constance, des routines et de la confiance bâtie pas à pas.
Alors bien sûr, évident tout cela, et surtout très facile à dire.
Bien + compliqué à vivre quand on vous attend de pieds fermes (partisans, investisseurs, direction, …). Il convient donc de travailler en même temps la gestion de cette pression. Et pour le coup, arrive la dernière proposition :
- Encourager une culture de la croissance autour de soi : un entraîneur n’évolue jamais seul. En adoptant une posture de curiosité et d’apprentissage, il donne l’exemple à son équipe. Favoriser le feedback constructif, valoriser l’effort autant que le résultat, normaliser le droit à l’erreur. Ce sont autant de leviers pour créer un climat où chacun se sent autorisé à progresser. Dans une telle culture, la performance collective prend le relais de la réussite individuelle.
S’appuyer sur l’enthousiasme du nouveau départ
Entrer dans un nouveau poste, c’est aussi vivre un moment d’enthousiasme, de fierté et d’énergie positive. Ces émotions sont précieuses : elles nourrissent la motivation et stimulent la créativité. Les neurosciences montrent que la joie et l’excitation activent les circuits dopaminergiques du cerveau, renforçant l’élan pour s’investir pleinement. Plutôt que de laisser retomber cet élan après les premiers jours, il est utile de le transformer au service de sa performance : se rappeler pourquoi on a voulu ce poste, savourer le privilège d’être à cette place, et canaliser cette énergie dans le travail quotidien. Cette posture permet de rester concentré et engagé, tout en gardant le plaisir au cœur de la mission.
Décrocher un poste, ce n’est pas arriver, c’est commencer.
La réussite n’est pas dans le fait d’avoir obtenu la fonction, mais dans la façon dont on va l’habiter, jour après jour.
Adopter une posture de croissance continue est la clé : rester curieux, ouvert, en apprentissage permanent. Et surtout, inspirer cette dynamique autour de soi. Car la croissance ne vaut pas seulement pour soi : elle devient plus forte encore lorsqu’elle se partage avec l’équipe.