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par | 2 mars 2025

Quand nos certitudes nous aveuglent

Nous avons tous des certitudes. Ce que nous croyons être vrai, ce que nous avons appris au fil des années, ce qui nous rassure dans l’incertitude. Et pourtant, ces certitudes, aussi confortables soient-elles, peuvent nous empêcher de grandir, de nous améliorer, d’évoluer. Surtout, elles peuvent nous rendre aveugles : lorsque nous adoptons une posture de « sachant », nous pouvons fermer les yeux sur d’autres perspectives, sur des vérités différentes qui pourraient nous enrichir.

Connaissez-vous le concept de « l’attribution causale externe » ? Ce mécanisme psychologique nous pousse à attribuer nos échecs à des facteurs extérieurs. Ce réflexe, bien humain, nous permet de maintenir notre ego intact, mais il nous empêche surtout de prendre du recul et de réfléchir à ce que nous pourrions changer pour faire mieux.

Mais pourquoi avons-nous peur de remettre en question nos croyances ?

Nous avons tendance à rester dans notre zone de confort, et cela va bien au-delà d’une simple préférence pour ce qui est familier. Nos biais cognitifs jouent un rôle clé dans cette inertie mentale. Par exemple, le biais de confirmation nous pousse à chercher, interpréter et retenir uniquement les informations qui confortent nos croyances existantes. Nous ignorons ou minimisons ce qui pourrait nous contrarier ou nous remettre en question.  

Ce phénomène est amplifié par le biais de statu quo, qui nous fait privilégier le maintien d’une situation, même difficile, plutôt que de risquer un changement. Au fond, ces biais cognitifs, bien que souvent invisibles, ont un pouvoir immense sur nos décisions et nos comportements. En nous enfermant dans un cercle de certitudes, ils nous empêchent de voir les choses sous un autre angle et de nous remettre en question.

Les émotions : l’angoisse du doute et de l’incertitude

Le doute n’est pas agréable. Remettre en question ce que nous avons toujours cru, ce sur quoi nous avons bâti nos actions et nos décisions, peut déclencher une véritable tempête émotionnelle. La peur de l’échec, la honte, la culpabilité sont des émotions courantes lorsque nous nous confrontons à nos erreurs ou à la possibilité que nous ayons eu tort.

Ces émotions peuvent nous paralyser, nous pousser à éviter le questionnement et à nous raccrocher à nos certitudes. Pourtant, ces mêmes émotions sont souvent des signaux précieux. Elles nous alertent sur un besoin de changement, de réévaluation de nos pratiques, de nos croyances et de nos stratégies. En nous permettant de ressentir cette peur ou cette angoisse, nous comprenons que nous sommes face à une zone de croissance potentielle, un endroit où l’évolution est possible, mais où le confort est mis à l’épreuve.

Prendre du recul : une posture de progrès continu

C’est ici que je pose l’idée d’une posture de progrès continu. Remettre en question nos certitudes ne signifie pas se flageller ou se culpabiliser. Au contraire, cela signifie adopter une attitude d’ouverture, une volonté d’apprendre et de s’améliorer en permanence. Ce n’est pas un signe de faiblesse, mais de force.

Accepter l’idée que l’on peut être dans l’erreur ne revient pas à se dévaloriser, mais à se positionner dans une démarche de développement personnel. La remise en question est une étape nécessaire pour évoluer, pour comprendre ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas, et pourquoi. Ce processus est au cœur de tout apprentissage, qu’il soit personnel ou professionnel.

 

Il est bien normal de ressentir de la résistance face à l’idée de remettre en question nos croyances. Cela nous demande de nous confronter à l’inconfort. Mais, paradoxalement, c’est en acceptant ce doute et cette incertitude que nous nous donnons la chance d’évoluer et de progresser.

En restant conscients de nos biais, en écoutant nos émotions, en prenant du recul, et en osant tout simplement remettre en question nos certitudes, nous nous offrons la possibilité de nous améliorer et d’être plus ouverts aux changements.

Prendre du recul sur soi ne signifie pas renier ce que l’on est, mais au contraire devenir une version plus riche de soi-même. La supervision offre cet espace sécure nécessaire pour le réaliser.