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par | 10 août 2025

Ton cerveau : ton système d’infos intégré

Cette semaine, un entraineur est revenu vers moi pour me donner des nouvelles.

Nous avons travaillé ensemble il y a quelques temps. Notre rencontre s’était faite dans le cadre d’une supervision collective que j’animais. Après la séance, ce coach m’avait demandé à me voir. Il m’avait partagé qu’il se sentait mal à l’aise. Il était surpris d’avoir investi le travail de supervision aussi facilement et profondément. S’il était ravi de ce travail qui l’avait aidé à trouver des solutions à mettre en œuvre pour dépasser la difficulté qu’il rencontrait, il exprimait également qu’il n’avait pas l’habitude de se dévoiler autant. Et il ne savait pas quoi faire de cela. Il était déstabilisé. Nous avons donc travaillé ensuite de manière individuelle sur cette problématique. Et aujourd’hui il me partage qu’il est + fort 😉

Focus sur mon mantra : « Master your inner game ».

Ressentir.

Nous sommes des êtres qui ressentent — et c’est une force !

Dans le sport, on valorise beaucoup la capacité à encaisser, à garder la tête froide. Et c’est vrai, ça fait partie du jeu. Mais on oublie trop souvent que les émotions ne sont pas un bug, ni une faiblesse. Elles sont le langage de notre monde intérieur.

Bonne ou mauvaise, je dis souvent que ce n’est pas le problème. Adaptée ou pas adaptée, c’est + juste. D’ailleurs, une étude il y a quelques temps a permis de démontrer que la colère (à priori « mauvaise » pour la performance) permettait aux entraineurs de prendre de meilleures décisions dans certaines circonstances…

On ressent.

Tout le temps. Et c’est normal. Être frustré après une mauvaise perf, stressé avant une compétition, découragé en pleine préparation : ce n’est pas un problème. Ce sont des messages. Des signaux internes qu’il faut apprendre à reconnaître avant de pouvoir les utiliser.

Le piège, c’est de juger ces émotions. De vouloir les mettre sous le tapis parce qu’elles ne sont pas socialement acceptables (je n’ai pas le droit d’avoir peur, si j’exprime mes doutes c’est que je suis faible, …)

Non. Un bon coach (et un bon sportif !) écoute ce qu’il ressent, et surtout : il en fait quelque chose.

✅ Écouter.

OK mais ensuite ?

Apprendre à écouter ce qu’il se passe à l’intérieur, c’est la première étape. Et c’est déjà énorme LOL. Parce que ça veut dire être honnête avec soi-même. Dire « OK, là je suis mal », ou « là j’ai peur », … sans faire semblant, sans s’auto-gaslighter.

Mais cette écoute, aussi essentielle soit-elle, n’est pas une fin en soi. La vraie question qui suit c’est :

👉 Et maintenant, qu’est-ce que j’en fais ?

Une émotion, ce n’est pas une finalité. C’est un point de départ. Une info brute qui demande à être intégrée dans l’action.

Que me raconte ce que je ressens ? Qu’est-ce que cela m’indique ? Comment je l’utilise ?

Quand je dis « master your inner game », je parle de cela. De cette capacité à accueillir sans fuir, à reconnaître sans dramatiser, et à agir avec discernement, aussi, avec ce l’on ressent.

🧠 Ton cerveau, tes émotions, tes sensations : ton système d’infos intégré

Quand on parle de performance, on parle souvent de stratégie, d’objectifs, de discipline. Tout ça est très extérieur.

Ce qui fait la différence, c’est quand on intègre aussi ce qui se passe dedans.

Notre cerveau est une machine ultra fine. Il capte, anticipe, ajuste… Et il ne le fait pas uniquement avec la logique. Il utilise aussi les émotions, les intuitions, les sensations corporelles. Ça, c’est notre système de guidage interne. Et apprendre à s’en servir, c’est une compétence.

Les neurosciences l’expliquent très bien : nos émotions précèdent souvent nos pensées conscientes. Le corps réagit avant que le mental comprenne. Ce que l’on ressent n’est donc pas à balayer : c’est de l’information de haute valeur !

Et en tant que coach, c’est encore plus vrai. Ton outil de travail, c’est toi. Ton état intérieur, ta conscience de toi, ta capacité à réguler et à utiliser ton vécu émotionnel : c’est ça qui fait que tu peux accompagner, inspirer, transmettre, et performer.

« Master your inner game », pour moi, c’est cela :

➡️ Faire de ton monde intérieur un levier plutôt qu’un obstacle.

➡️ Faire de ce que tu ressens un outil, pas un boulet.

➡️ Faire de toi-même ton propre terrain d’entraînement.

 

« MASTER YOUR INNER GAME » ce n’est pas une injonction à “gérer son mental” à coups de volonté et de self-control. Ce n’est pas non plus une méthode pour “faire disparaître” ce qu’on ressent.
C’est une invitation à aller voir dedans. À écouter. À apprendre. Et à agir avec ce que notre vie intérieure nous raconte. C’est reconnaître que ce qui se passe en nous est important. Que nos émotions, nos sensations, nos pensées, sont des ressources. Et que les ignorer, c’est se priver d’une partie essentielle de notre potentiel.

Master your inner game, pour moi, c’est un chemin. Un entraînement quotidien. Une forme d’exigence, mais aussi de respect envers soi-même.

C’est ce que ce coach a appris à faire.

 

L’image illustrant cet article a été créée à l’aide de l’intelligence artificielle (ChatGPT – OpenAI), sur une idée originale de l’autrice.