Articles récents

Mindfulness ou mind-wandering : faut-il vraiment choisir ?

La pause estivale m’invite souvent au « mind-wandering ». Et vous ? Et j’adore laisser mes pensées vagabonder. Pourtant, on nous explique aujourd’hui que la pleine conscience est LE mode de fonctionnement cognitif qu’il nous faut absolument avoir. La mindfulness est...

La tête et le capteur : la nouvelle ère du coaching d’équipe

Ces dernières années, le monde du coaching sportif, notamment en contexte collectif, a connu une transformation profonde. L’émergence de technologies toujours plus avancées, couplée à l’intégration de l’IA, a bouleversé la manière dont les entraîneurs analysent,...

par | 5 juillet 2025

Une pause qui n’en est pas une ?

Quand la saison est terminée, une nouvelle phase démarre pour le head coach. Ce moment que beaucoup associent à une pause bien méritée est, en réalité, une transition exigeante, souvent invisible. Le mental reste en mouvement. On travaille aux recrutements, on revoit les moments clés de la saison écoulée, on anticipe l’organisation de la reprise. Et sans vraiment s’en rendre compte, l’esprit reste accroché à la dynamique de performance, comme s’il ne savait plus faire autrement.

C’est un phénomène naturel dans les métiers à haute responsabilité et à forte implication émotionnelle. Et pourtant, apprendre à vraiment couper est une compétence essentielle, non seulement pour préserver sa santé mentale, mais aussi pour revenir plus clair, plus solide, plus inspiré.

Je le répète, dans la préparation mentale il y a la récupération : pas de performance sans récup !

 

Quand on occupe un poste à fort niveau de responsabilité comme head-coach, le cerveau entre dans un mode de vigilance quasi permanent.

C’est ce que les neurosciences appellent parfois l’état d’alerte cognitive prolongée.

En clair, le cerveau est conditionné à anticiper, résoudre, organiser, analyser, sans relâche. Cette hyperactivité mentale, très utile pendant la saison (gestion de l’équipe, prise de décision rapide, lecture du jeu, adaptation stratégique…), devient un automatisme. Même en l’absence de pression immédiate, le cerveau continue à scanner l’environnement à la recherche de « points d’amélioration » ou de « risques potentiels ».

Ce mécanisme est renforcé par :

  • L’hormone du stress, le cortisol, qui reste présente dans le corps plusieurs jours, voire semaines, après une période intense.
  • Une habituation neurobiologique : plus on est longtemps exposé à des environnements de pression, plus il devient difficile de revenir à un état de calme profond (on parle parfois d’hypervigilance résiduelle).
  • Et enfin, le conditionnement mental lié au sens du devoir : dans des métiers-passion comme le coaching, on a souvent intériorisé l’idée qu’on ne peut jamais vraiment s’arrêter.

Résultat : même en vacances, le cerveau simule des scénarios, rejoue des matchs, organise la saison, imagine des solutions… C’est une activité invisible, mais extrêmement énergivore.

 

Apprendre à déconnecter : une vraie nécessité

Quelques pistes ?

Planifier la reprise… avant de partir

Préparer les grandes lignes de la rentrée (réunions, premiers entraînements, échéances-clés) avant de partir permet d’apaiser l’esprit. Tu sais que tout est en place et tu peux mieux lâcher prise.

Écrire pour revenir

Plutôt que de ruminer ou de répondre immédiatement à des idées professionnelles pendant les congés, note-les simplement dans un carnet ou une note sur ton téléphone. Tu y reviendras plus tard, sans pression.

Fixer des moments « off » numériques

Éteins les notifications de tes groupes WhatsApp d’équipe ou de clubs, désactive tes mails pro, voire supprime temporairement certaines applis. Ton esprit a besoin de silence pour se régénérer.

Changer d’environnement mental

Lis des romans, fais des activités sans aucun lien avec le sport, rencontre des gens extérieurs au milieu. Redécouvrir d’autres univers te nourrira aussi… indirectement pour la suite.

S’autoriser à ne pas être disponible

Rappelle-toi que tu as le droit de ne rien faire, de ne rien anticiper, de ne pas être productif.ve pendant un mois. Tu ne perdras pas ton efficacité, bien au contraire : tu reviendras plus aligné.e, plus créatif.ve, plus lucide.

 

Prendre soin du coach, c’est aussi prendre soin de l’équipe.

Tu es l’architecte, le moteur, l’inspiration de ton projet sportif. Si tu t’épuises, tout le système en pâtit. Prendre soin de toi pendant la trêve, c’est aussi un acte de responsabilité professionnelle.